Dimanche 3 Août

Au programme de ce jour le bisse de Savièses : construit entre 1430 et 1448, il était l’un des plus audacieux et des plus connus du Valais. Il a été exploité jusqu’en 1934 année où il a été remplacé par un tunnel sous le Prabé pour acheminer l’eau au village de Savièse. Rénové entre 2005 et 2012 cette randonnée de 9 kilomètres aller et retour par le même chemin permet de découvrir l’un des bisses les plus audacieux avec des passages le long des parois rocheuses entrecoupés par quatre passerelles suspendues. Le chemin relie la buvette des Vouasseurs à celle du Brac.
Ce bisses, tout au long de son cours, est un bon exemple de la variété des techniques de construction des bisses. La technique la plus simple et la plus utilisée est celle qui consiste à creuser le canal dans le sol meuble et à utiliser le matériel extrait pour en faire un remblai. Celui-ci, servant également de chemin, est parfois renforcé par des pierres ou par la plantation d’arbres ou de buissons. Comme le bisse traverse parfois des terrains plus résistants, il a fallu creuser à même le rocher (p. ex. la nouvelle portion de 1880) ou percer de petits tunnels (Moujerin) avec des moyens à l’origine rudimentaires. Plus souvent, on a préféré accrocher un canal de bois à la paroi rocheuse par des boutzets. Ces passages, très difficiles à construire et scabreux à entretenir, demeurent aujourd’hui encore le symbole de l’audace des constructeurs du bisse.
Pour faciliter la construction et l’entretien du bisse une scierie a été construite après l’actuel buvette des Vouasseurs. Elle permettait de débiter le bois nécessaire.
Toutes les familles qui souhaitaient profiter de ce système d’irrigation ont participé à la construction puis l’entretien en continu du Torrent-Neuf. Certains avaient des fonctions permanentes. C’est le cas du « Patchu » qui était chargé de diriger l’eau vers l’une ou l’autre parcelle à arroser, ou ceux qui surveillaient jour et nuit la régularité du débit au niveau de la scierie. Ces derniers écoutaient le tam-tam d’un marteau tapant sur une pierre grâce à un mécanisme de roue à eau. Si le débit changeait, le rythme du tam-tam aussi, indiquant une brèche dans le bisse ou une crue en amont qui risquait de briser le chenal. Il fallait alors lancer une équipe pour réparer ou ouvrir des vannes afin de régulariser le débit.
Un bief ou bisse, en ancien français biez, est un canal d’irrigation par abissage creusé dans la terre et le roc ou fait de planches de bois soutenues par des poutres fixées à flanc de montagne et servant à conduire l’eau des torrents dans les vallées pour l’irrigation (prés, champs, vignobles, vergers, jardins, etc.).












