La Réunion

Courant octobre Olivia m’a proposé de passer 2 semaines à l’île de la Réunion pour parcourir en voiture et en randonnée ce territoire ultramarin. Je ne suis pas toujours enthousiasme pour quitter mon pays de naissance mais cette destination me tente et malgré mes hésitations je me laisse tenté. Donc nous voici arrivés à la Réunion après avoir pris l’avion de nuit à partir de Paris Orly pour atterrir à Roland Garos Saint Gilles.

La Réunion est une île volcanique située dans l’océan indien, hémisphère sud, sur la plaque africaine par 21° de latitude sud et 55,5° de longitude est. Elle constitue à la fois un département français et une région d’outre-mer. Sa superficie est de 2512 km². Son point culminant de 3070 m au Piton des Neiges.
La Réunion n’a été habitée qu’à partir du milieu du XVII siècle. Au début de sa colonisation elle est une escale sur la route des Indes. A partir de 1710 elle devient une véritable colonie avec la culture du café. Devenu une société de plantation dont le fondement socioéconomique est la pratique d’une agriculture à vocation spéculative dans des grandes plantations initialement fondées sur l’esclavagisme. Au terme des guerre napoléoniennes elle est réaffectée à l’industrie de la canne à sucre.
L’esclavage y est aboli en 1848 remplacé par l’engagisme jusque dans les années 1930.
Lîle de la Réunion ne s’est pas toujours appelée ainsi. Probablement découverte par les Arabes sous le « Dina Morgabin » elle figure sur les portolans des navigateurs portugais sous le nom « île Mascarin« . A sa colonisation par la France elle devient « Ile Bourbon » du nom de la dynastie régnante. La Convention Nationale décide de rebaptiser cette dépendance « Ile de la Réunion ». En 1806 cette colonie change de nouveau de nom pour devenir « Ile Bonaparte« . En 1810 elle reprend le nom de « Ile Bourbon » avant de redevenir « Île de la Réunion » avec la chute de la monarchie de Juillet.
L’île se caractéristise par une climat tropical tempéré et par sa grande variabilité due à son imposant relief qui crée des micros climats. De fortes disparités existent entre la Côte-aux-Vents à l’Est et la Côte-sous-le-Vent à l’Ouest et entre les zones côtières pour les précipitations et les zones d’altitude pour les températures.
Deux saisons existent à La Réunion et elles sont bien marquées : une saison des pluies allant de Janvier à Mars et une saison des pluies de Mai à Novembre. Les mois de Décembre et Mai sont des mois de transition soit très pluvieux soit très secs.
La Réunion est située dans le bassin de formation des cyclones. De Novembre à Mai ils peuvent être très violents qui apportent des précipitations diluviennes et des vents pouvant dépasser 200 km/h.

Arrivés le ……Départ le ………LieuHébergementRandonnéeDistanceD+
Mercredi 22 Mai 2024Dimanche 26 Juin 2024Boucan CannotMarina HôtelInstallation – Site Kélonia
Jeudi 23 MaiMaïdo – La Brêche9 km1045 m
Vendredi 24 MaiCilaos – Cascade de Bras Rouge6 km707 m
Samedi 25 MaiRivière des Galets5 km100 m
Dimanche 26 MaiMardi 28 JuinLa Plaine des Palmistes La Ferme du PommeauCascade de
Lundi 27 MaiLe Piton de la Fournaise11,8 km591 m
Mardi 28 Mai Dimanche 2 JuinSaint AnneL’Auberge CréoleForêt de Bebour-Belouve5 km 30 m
Mercredi 29 MaiTakamaka1,5 km157 m
Jeudi 30 MaiA la rencontre des Dauphins – Tour de l’île
Vendredi 31 MaiLe Grand Etang – Cascade Bras d’Annette8,2 km738 m
Samedi 1 JuinLe Trou de Fer3 km 551 m
Dimanche 2 JuinJeudi 6 JuinHell-BourgHôtel des CimesRefuge de Belouve7,7 km850 m
Lundi 3 JuinLa source Mannouilh9,6813 m
Mardi 4 JuinLe Trou de Fer17,551391 m
Mercredi 5 JuinBallade dans Hell-Bourg
Jeudi 6 JuinAvionVisite Saint-Denis
Mardi 21 Mai 2024

Je suis arrivé la veille à Paris et dormi chez Bopha. Mon programme du jour prévoit de récupérer Olivia à Roissy pour que nous transitions ensemble vers Orly après avoir déjeuné avec Bopha. Première surprise de cette belle journée tous les RER ne circulent pas correctement parce que les syndicats font grève concernant l’obtention d’une prime pour les Jeux Olympiques.
Cette gène n’a qu’une légère influence sur notre organisation et, comme prévu, après le déjeuner nous prenons la direction d’Orly via le RER et l’OrlyVal (11,30€ le ticket – bonjour le racket de la RATP).
Après l’enregistrement de nos bagages et le passage des portillons de sécurité nous rejoignons notre avion , Boeing 777, qui part avec une très petite demi-heure de retard. Le vol se déroule sans incident notable avec un diner avant de dormir et un petit déjeuner avant l’atterrissage. Bien que la largeur du siège ne soit pas confortable je passe une nuit globalement reposante et le sommeil est normal.

Cette première journée dans l »île de la Réunion est consacré à notre installation. Nous commençons par la location de notre véhicule pour toute la durée du séjour. Comme rien n’est gratuit lorsque nous demandons de mettre deux conducteurs sur le contrat le loueur nous demande de verser une petite obole supplémentaire.
Après avoir signé moultes documents et pris de nombreuses photos de notre véhicule nous rejoignons notre première résidence qui se trouve à Boucan Cannot l’appart hôtel Marina Hôtel. La chambre est correcte. Comme l’après midi est déjà bien avancée nous nous décidons pour aller visiter « Kelonia : Observatoire des tortues marines. Avant d’avoir rempli ce rôle ce lieu était dans un premier temps une chaufournerie puis a été intégré à une ferme aquacole qui exploitait les tortues marines en utilisant la méthode du ranching.
Depuis 1977 le site a été repris par le Conseil Régional qui crée une association le Centre d’Études et de Découverte des Tortues Marines.

Au retour de cette visite nous arrêtons pour regarder le couché de soleil et boire un pôt au bord de l’océan indien.

Jeudi 23 Mai

Nous sommes venus pour randonner et notre premier parcours est de partir du Maïdo pour aller jusqu’à la Brèche dans un premier temps et poursuivre vers Roche Plate ou l’îlet des Orangers suivant notre forme physique et l’heure.
Suite à un petit déjeuner servi plus tard que prévu nous ne respectons pas notre heure de départ.
Ce retard ne nous permet pas de faire la totalité de la randonnée envisagée. Nous nous arrêtons à la Brèche et après un temps de ravitaillement et de repos nous retournons à la voiture que nous sommes contents de retrouver mais il nous faut gravir tout ce que nous avons descendu soit 910 mètres sur 4,5 kilomètres.

Vendredi 24 Mai

Après notre belle randonnée d’hier la journée est consacrée à aller visiter Cilaos dans le cirque du même nom et si le temps le permet de descendre juesqu’à la cascade du Bras-Rouge. Mais avant d’arriver à Cilaos il faut parcourir la route aux 400 virages qui la relie à Saint Louis, distante de 35 kilomètres, construite en 1932. Avant cette date le transport se faisait pour les plus riches en chaise à porteurs ou en chaise à bricoles.

Le mot Cilaos viendrait du malgache Tsy ilaozana, qui signifie « (lieu) que l’on n’abandonne pas »7. En référence à cette origine supposée, la devise de la commune est « Cilaos, on y revient toujours ».
Néanmoins, selon certains historiens, le mot Cilaos trouverait plutôt ses origines dans le nom d’un esclave malgache nommé Tsilaos, qui se serait réfugié dans ce cirque.

C’est d’ailleurs par ces esclaves « marrons » (ou « noirs marrons »), en fuite, que Cilaos fut d’abord peuplé au XVIIIe siècle. Évadés de chez leurs maîtres, les marrons profitèrent de la difficulté d’accès du site pour y vivre en toute liberté et en pleine nature.Le mot Cilaos Cette commune a été Évadés de chez leurs maitres les marrons profitèrent de la difficulté d’accès du site pour y vivre en toute liberté et en pleine nature.

Cilaos est le départ de nombreuses randonnées (Piton des Neiges – Col du Taïbit) et cirques environnants (Mafate et Salaisie).
Pour le déjeuner nous nous faisons servir un Rougail Saucisse, plat typique de la Réunion, agrémenté avec des courgettes pimentées. Et pour terminer cette belle journée nous descendons à la cascade du Bras-Rouge.

Samedi 25 Mai – Le Grand Bénare

Au programme de ce jour Le Grand Bénare à partir du parking du Maïdo ou du refuge des Tamarins. Malheureusement Olivia n’est pas bien physiquement et déclare forfait. N’ayant pas envie de faire cette randonnée tout seul par souci de sécurité je choisis d’aller marcher le long de la rivière des Galets. Elle prend sa source dans le cirque de Mafate qui commence véritablement à Deux Bras : départ de nombreux chemins de randonnée.
Le lieu envisagé pour garer la voiture n’est pas sûr alors je change de plan et je choisis de partir de Sans Souci. Je fais une très jolie promenade le long de ce fleuve en franchissant des passages à gué.
Au retour je choisis de manger dans un kiosque sédentaire ou snack. Le seul plat disponible est du cabri au lentilles qui est très bon.

Dimanche 26 Mai – Journée de transit

Notre séjour sur la côte Ouest, dite sous le vent, se termine pour rejoindre notre logement « la Ferme du Pommeau » à la plaine des Palmistes qui sera notre point de départ pour la randonnée du Piton de la Fournaise que nous prévoyons demain.
Nous profitons de ce transit pour pousser jusqu’à Saint Joseph et remonter une partie de la rivière Langevin afin de voir la cascade de ……
Au cours de cette ballade sous un beau soleil nous nous arrêtons pour voir le « Souffleur« . La houle n’est pas violente. Malgré tout l’effet et le bruit émis sont impressionnant.
Pour le repas de midi nous nous arrêtons de nouveau dans un kiosque culinaire pour acheter pour notre déjeuner une autre spécialité de l’île de la Réunion qui est le poulet rôti. Ce plat est accompagné de pommes de terre et nous nous en régalons sur la plage de Saint Leu.
Après cet intermède culinaire nous reprenons la route pour rejoindre la vallée de la rivière Langevin. Tout le long de la rivière là où les berges le permettent nous voyons beaucoup de pique-niqueurs.
Après renseignement Le pique-nique est une tradition à La Réunion, une occasion de se ressourcer et de se retrouver en famille ou entre amis. Tout au long de l’année, quelle que soit la saison, le week-end ou pendant les vacances scolaires, les Réunionnais partagent ce moment convivial et profitent de nombreuses aires de pique-nique et de loisirs de l’île.

Lundi 27 Mai – Piton de la Fournaise

Lever 06h00 pour nous préparer à faire un des deux sommets mythiques de l’île de la Réunion ; Le Piton de la Fournaise.
Pour faire cette jolie randonnée nous serons accompagnés de Manal, une accompagnatrice en montagne pour augmenter notre pauvre connaissance des volcans. Nous la récupérons à Bourg-Murat et prenons la route pour arriver au parking du Pas de Bellecombe – Jacob ; point d’entrée sur le volcan. Ce pas doit ce nom gouverneur Guillaume Léonard Bellecombe qui avait dirigé en 1768 la découverte de ce passage sans toutefois l’emprunter personnellement. C’est un esclave noir, Jacob, qui révéla cet accès au volcan contre six pièces de toile
Le temps, annoncé comme correct, n’est malheureusement pas avec nous et durant une grande partie de cette journée la pluie et le brouillard nous accompagneront.
La voiture stationnée nous nous équipons de nos vêtements de pluie et nous rejoignons le Pas de Bellecombe – Jacob pour descendre dans le nord-ouest de l’Enclos Fouqué, la dernière caldeira formée par le volcan. Nous passons devant Fornica Leo qui est un volcan adventif (ou cône volcanique annexe édifié par une éruption nouvelle par rapport à la principale) du piton de la Fournaise. Nous continuons notre ascension sur une lave cordée avant d’atteindre la lave en gratton de l’éruption de 2018. Malheureusement le temps ne nous permettra pas de voir le cratère de Dolomieu qui s’est brutalement effondré lors de l’éruption de 2007 alors qu’il était entièrement rempli de coulée de lave.
Nous revenons vers le pas de Bellecombe ->Jacob en passant par l’éruption de 2005.

Mardi 28 Mai – Forêt de Bébour-Bélouve

Aujourd’hui nous avons une journée de transit. Nous quittons la Plain des Palmistes pour rejoindre notre prochain hébergement qui se situe à Sainte-Anne sur la côte. Mais avant de faire ce transit le programme prévoit que nous visitions le musée du volcan à Bourg-Murat qui est principalement consacré au Piton de la Fournaise. Il possède également une salle dédiée au couple vulcanologue alsacien Maurice et Katia Kraft qui a parcouru le monde entier en quête des plus belles éruptions volcaniques.
En début d’après-midi nous allons faire une petite randonnée dans la forêt et avant de transiter vers notre prochaine escale nous faisons un tour vers le col de Bébour. Après cette halte qui nous permet d’admirer le paysage du plateau du Duverney nous prenons la route pour Sainte-Anne : notre surprise sera le changement de nature du temps sur la côte Est. Cette partie de la Réunion est orientée Est et donc exposée aux vents d’où le nom Côtes-au-Vent ou Capesterre. Cette cote reçoit les alizés de face. Ils apportent des masses d’air humide, arrêtées par le relief, à l’origine de précipitations orographiques.

Mercredi 29 Mai – Takamaka

Notre programme prévoit que nous fassions le « Sentier de Takamaka » avec ses 27 échelles qui relie le belvédère à la route forestière de Bébour Belouve. Malheureusement suite aux importants dégâts causés par le cyclone Bélal qui a frappé La Réunion le 15 Janvier de nombreux chemins de randonnée sont fermés : le sentier de Takamata en fait partie.
Nous décidons malgré tout de tenter l’aventure et au bout d’un peu plus d’un kilomètre nous ne pouvons pas continuer. Le cyclone a emporté la passerelle qui permet de franchir un des nombreux torrents. Nous faisons donc demi-tour et nous nous consolons autour d’un cari poulet.

Massif de Takamata
Jeudi 30 Mai – A la rencontre des dauphins

Venir à la Réunion et ne pas essayer de voir des baleines ou des dauphins est éviter un incontournable des spectacles que nous offrent cette belle terre. Donc nous nous levons de bonne heure puisque nous avons rendez vous à 10h15 au port de Saint-Gilles-les-Bains pour prendre la bateau. Nous prenons un bon pied de pilote parce que nous craignons les ralentissements aux environs de Saint-Denis. Nous sommes comblés et sur une dizaine de kilomètres la circulation n’a rien envié au périphérique parisien.
Nous appareillons à l’heure prévue. Nous ne verrons pas de baleine à bosse bien qu’elles soient déjà présentes dans les eaux réunionnaises. Les dauphins seront au rendez vous. Ceux qui sont ceux le plus observés sont les dauphins à long bec et les grands dauphins de l’anglo-pacifique. Ce sont ceux qui croisent notre route.
Au retour nous revenons en longeant la côte à partir de la baie de Saint-Paul où après six mois de navigation, l’expédition française comprenant deux navires sous le commandement de Salomon Goubert débarque sur cette plage le 15 juin 1638 le jour de la Saint Paul : la baie en prend le nom. François Cauche, premier historien de Madagascar, fait partie de l’expédition. Nous verrons également deux tortues.
De retour au port nous décidons de revenir à notre base par le sud de l’île qui nous fait passer par la « route des laves ». Cette route est la section de la Route Nationale 2 entre le centre-ville de Sainte-Rose et celui de Saint-Philippe, en particulier lorsqu’elle traverse le Grand Brûlé, soit la partie côtière de la dernière caldeira formée par le Piton de la Fournaise, l’Enclos Fouqué

Vendredi 31 Mai – Le Grand Étang et les cascades du Bras d’Annette

Après cet intermède consacré aux cétacés et aux dauphins, nous avons pour objectif du jour de faire le tour du Grand Étang en poussant vers les cascades du Bras d’Annette. L’étang est alimenté par ces cascades et les eaux de ruissèlement provenant des hauts remparts. L’eau s’évacue par infiltration dans la roche volcanique.
Cette randonnée ne présente aucune difficulté ni du point de vue du dénivelé ni de la distance. Comme nous sommes dans la partie de l’île où il pleut souvent nous faisons les trois quarts du parcours sous une petite pluie fine. Le chemin est naturellement boueux.

Le Grand Etang est l’unique lac d’origine volcanique d’altitude à La Réunion. Il y a plusieurs dizaines de milliers d’années, une rivière creuse une vallée profonde dans le massif du Piton des Neiges, c’est la rivière Bras d’Annette. Des éruptions du Piton de la Fournaise engendrent des coulées de lave qui dévalent les pentes du massif, pénètrent dans la vallée, traversent le Bras d’Annette et bouchent complètement la vallée en bloquant la rivière Bras d’Annette.
Un lac se forme et au fil des ans, l’érosion comble le fond du lac de galets, de sable et de limons, lui donnant un fond plat. Ce lac subit des variations de niveau très importantes. Il peut être à sec après une période sèche et atteindre une hauteur de 14 mètres un mois après.
A sec début 2006 le cyclone Diwa l’a fait déborder ce qui a contraint l’ONF a interdire le sentier après une période sèche, il a atteint 14 mètres de hauteur d’eau en février, un mois après. L’eau avait submergé le sentier.

Samedi 1 Juin – Le Trou de Fer

Le programme du jour est de faire le tour du plateau de Bélouve et d’aller au point de vue « Le Trou de Fer » qui permet une très belle vue sur la ravine Mazerin : soit un parcours de 15 kilomètres avec un D+ ld’environ 600 mètres. Pour faire cette boucle nous partons du parking au point 1572 m. Nous prévoyons de démarrer par le sentier de l’École Normale qui traverse le Plateau Citron et le plateau Cochon pour rejoindre le sentier du Trou de Fer et accéder au point de vue. Le retour est programmé par le sentier du Trou de Fer jusqu’au refuge Belouve et de rejoindre la voiture par le sentier à la Vierge.
Mais entre notre programmation et la réalité il existe une marge. Le sentier de l’École Normale est fermé par arrêté préfectoral. Nous décidons de faire cette randonnée en partant par le sentier à la Vierge. Au refuge nous constatons également que le sentier du Trou de Fer n’est pas accessible pour travaux. Un peu énervés nous décidons de passer outre et nous ne sommes pas les seuls. La progression se fait sur un chemin très bien aménagé mais avec beaucoup de boue. Arrivés au point de vue nous ne verrons rien car le temps est totalement bouché et la pluie nous a même accompagnée sur la fin.
Au retour nous tenterons de passer par le sentier de l’École Normale et au carrefour entre continuer sur ce chemin ou prendre l’allée cavalière pour revenir au refuge nous decidons de revenir par l’allée parce que la progression devient compliquer sur un cheminement en très mauvais état.

Dimanche 2 Juin – Hell Bourg et le refuge de Belouve

Notre séjour sur la côte Est de l’île se termine. Nous quittons Saint-Anne sans beaucoup de regrets. L’humidité permanente, la pluie chaque soir et le bruit des vagues de l’océan indien se brisant sur le littoral ne nous manqueront pas. L’accueil à l’Auberge Créole a été très appréciable et le patron toujours disponible pour répondre à nos interrogations

Nous prenons la route pour Hell-Bourg dans le cirque de Salaisie. Le village tire son nom du gouverneur De Hell qui venait installer ses quartiers d’été en altitude. En 1831, en chassant le cabri, Adrien Pignollet de Resnes et Adam de Villiers découvre des sources dont la valeur thérapeutique et médicale fut reconnue rapidement. Les premiers curistes sont logés dans des paillotes et un village se crée autour des sources thermales.
Le village abrite de nombreuses case créoles de la seconde moitié du XIXème siècle et du début du XXème siècle. La plus connue est la Villa Folio construite en 1860  et inscrite au titre des monuments historiques.

Pour ne pas nous refroidir la randonnée du jour est de faire un aller retour  de Hell-Bourg au refuge de Belouve : 4,9 km pour un D+ 575 m. A proximité du refuge nous constatons l’existence d’un ancien téléphérique. Il reliait la Mare à Poule d’Eau au refuge et permettait de descendre le bois de tamarins coupé dans la forêt de Belouve aux scieries. Le trajet avait une longueur de 1400 mètres et il était possible de descendre 2 tonnes de grume. Lors de la descente en charge une nacelle pouvait remonter 2 ouvriers et pouvait monter jusqu’à 850 kilogrammes de matériel.
Pour ne pas changer nous constatons à l’entrée de la randonnée que le chemin est fermé pour travaux : nous passons outre et nous ne sommes pas les seuls. Arrivés au refuge nous prenons un café et nous discutons avec Olivier le gardien qui nous donne des renseignements sur les raisons de fermeture de ces chemins. Nous redescendons par le même chemin.

Lundi 3 Juin – La source Manouilh

Notre première nuit à Hell-Bourg est bien différente de la dernière que nous avons passée à Saint-Anne. Le bruit des vagues a disparu et le silence dans ce village du cirque de Salazie est le bienvenue sans oublier la fraîcheur de l’altitude. Nous logeons à l’hôtel des Cîmes et ce sera notre dernier lieu de séjour avant le retour à Saint-Denis pour prendre l’avion.
Nous décidons de faire la randonnée de la source Manouilh. Nous passons par les anciens thermes avant d’attaquer les contreforts du piton Tambourg. Arrivés au kiosque nous changeons en quelques mètres de décors et rentrons dans une magnifique forêt de cryptomérias – sapin le plus répandu à la Réunion. A sa sortie nous descendons vers les cascades qui sont situées sur la Rivière du Mât dont la source est à 2900 m sur le piton des Neiges.
Cette journée est la seule belle journée de notre séjour depuis que nous avons quitté Boucan-Canot : du soleil pendant la journée sans couverture nuageuse.

Mardi 4 Juin – Le Trou de Fer

Après la magnifique journée que nous avons eue hier pour la randonnée du jour nous choisissons de retourner au Trou de Fer pour essayer de voir le paysage. Malheureusement la météo ne nous paraît pas favorable et nous décidons de partir de bon heure. En conséquence nous demandons à l’hôtel s’il est possible de prendre notre petit déjeuner plus tôt dans notre chambre.
Réveil prévu à 05h30 pour prendre le chemin du Trou de Fer et pour arriver vers 09h30 – 10h00 avant que les nuages aient pris possession des lieux. Pour nous faciliter la progression nous décidons de ne pas prendre la totalité du chemin du Trou de Fer de façon à ce que notre progression ne soit pas trop ralentie par la boue. Nous passons donc par le chemin de l’École Normale où nous n’avons pas à subir d’une part cette boue et d’autre part les montées et descentes des ravines.
Notre horaire est respectée et nous arrivons suffisamment tôt pour admirer le paysage et les cascades. Pour le retour nous prenons le même chemin qu’à l’aller. Notre projet est de nous restaurer au refuge de Belouve et de visiter le petit musée qui raconte l’histoire du téléphérique….. Et aujourd’hui le refuge est fermé. Alors, avant de redescendre vers notre hôtel, nous nous contentons des maigres provisions que nous avons emmenées.

Hell-Bourg depuis la montée vers le refuge de Bellouve
Cirque du Trou de Fer
Mercredi 5 Juin – Hell-Bourg

Olivia décide de monter au « Cap anglais » mais je n’ai pas envie de faire cette ballade. Je vais profiter de cette journée pour terminer mon livre et me promener dans Hell-Bourg. Ma lecture terminée il est l’heure de manger et je vais déguster un poulet grillé avec une composition de salade dans un des nombreux snacks de cette localité.
Ce repas terminé je visite la maison Folio. Cette habitation nous invite dans un voyage dans le temps à une époque où les grandes familles créoles quittaient le littoral pour profiter de la fraîcheur des montagnes. L’intérieur est essentiellement meublé avec du mobilier de l’époque et à toutes les caractéristiques des maisons créoles de l’époque : varangue (lieu de convivialité à l’abri de la pluie et du soleil), symétrie des pièces, plafond créole.
Le jardin symbolise l’art de vivre à la créole avec son guétali, sa fontaine et ses allées de pierre.
Au cours de cette visite j’apprends que les chapeaux en paille d’Italie étaient faits en fait avec de la paille de chouchou. Le chouchou est un légume de la famille des cucurbitacées appelé chayote en France métropolitaine. Dans ce légume tout est utilisé. Sa pulpe est utilisée en ragout, en gratin, en soupe, en salade, en gâteau ou en confiture. Ses tiges lorsqu’elles sont jeunes sont utilisées en brèdes sautées et lorsqu’elles sont séchées elles peuvent être tressées. Quant à la tubercule elles servent à faire des frites.
Le chouchou a sa fête au mois de Juillet.

Jeudi 6 Juin – Saint-Denis

La fin de notre séjour est arrivée. Nous rangeons nos sacs de manière à être le moins encombrés possible lorsque nous prendrons l’avion en début de soirée. Notre projet de jour de départ est de visiter Saint-Denis. Après avoir délibéré nous choisissons de commencer par le Jardin de l’État : parc de 4 hectares au centre de la ville. Nous découvrons au cours de cette flânerie que ce parc abrite le muséum d’histoire naturelle. Nous en profitons pour le visiter. Et cette visite se révèle très intéressante parce qu’il nous permet de mieux connaître la flore et la faune de l’océan indien. Nous apprenons que la colonisation par l’homme de ce territoire a fait disparaître des espèces endémiques de La Réunion notamment le dodo disparu en moins d’un siècle. Il est, aujourd’hui, l’un des symboles de l’extinction des espèces animales à cause d’activités humaines.
L’heure est venue de nous rendre à l’aéroport pour prendre notre avion pour rejoindre la métropole.